Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a proposé que l’Arménie et l’Azerbaïdjan signent simultanément un traité de paix et demandent conjointement la dissolution du Groupe de Minsk de l’OSCE. Dans son discours à l’Assemblée nationale le 15 avril, il a présenté cette initiative comme une clôture symbolique du conflit du Haut-Karabakh, qui dure depuis des décennies, et une étape nécessaire vers une paix durable dans le Caucase du Sud.
« Nous comprenons la position de l’Azerbaïdjan concernant la dissolution du Groupe de Minsk de l’OSCE », a déclaré Pashinyan. « Si nous tournons effectivement la page du conflit du Haut-Karabakh – et c’est le cas –, alors pourquoi maintenir un format créé pour le résoudre ? » Il a souligné que le contexte plus large du Groupe de Minsk ne devait pas servir de prétexte à de futures revendications territoriales contre l’Arménie.
Pashinyan a confirmé que le texte intégral d’un accord de paix bilatéral avait été finalisé en mars 2025 et était prêt à être signé. Ce traité mettrait officiellement fin à des décennies d’hostilités et établirait des relations diplomatiques entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Il comprend la reconnaissance mutuelle de l’intégrité territoriale, le non-recours à la force, le déblocage des voies de transport régionales et l’engagement de retirer toute revendication juridique liée aux conflits passés.
Le Groupe de Minsk de l’OSCE a été créé au début des années 1990 pour servir de médiateur dans le conflit du Haut-Karabakh. Co-présidé par la France, la Russie et les États-Unis, il a facilité les négociations pendant près de trois décennies. Cependant, son influence a diminué après la guerre de 2020 et l’offensive militaire de l’Azerbaïdjan en 2023, qui a placé l’ensemble du Haut-Karabakh sous le contrôle de Bakou après le nettoyage ethnique des Arméniens de la région. En 2025, Bakou et Erevan ont tous deux reconnu la disparition du Groupe.
Une autre demande, plus controversée, de Bakou est que l’Arménie modifie sa constitution. L’Azerbaïdjan s’oppose aux références dans les documents fondateurs de l’Arménie suggérant une revendication sur le Haut-Karabakh. Pashinyan a indiqué son soutien à l’élaboration d’une nouvelle constitution, même si un tel processus prendra du temps et nécessitera un référendum national, sans souligner si la référence du Haut-Karabakh y paraîtrait.
Par Lia Avagyan
Traduction par Ani Paitjan