Des activistes LGBT attaqués dans le village de Shurnukh

Le 3 août, neuf personnes, pour la plupart des activistes LGBT, ont été agressées dans le village de Shurnukh dans la province de Syunik en Arménie, a déclaré PINK Armenia, une association LGBT locale.

Des témoins confirment que plus de trente habitants du village ont attaqué neuf activistes LGBT et les ont molestés. Suite à l’incident, deux personnes ont été sérieusement blessées et conduites à l’hôpital.

Elvira Meliksetyan, une activiste LGBT qui fait partie des victimes, a expliqué à Epress.am que quelques heures avant l’attaque, deux hommes se sont rendus dans la maison où ils logeaient, ont scandé des insultes homophobes et ont proféré des menaces.

La foule d’à peu près trente assaillants a assené les victimes de coups en criant “ à bas les gays” et “vous êtes des Turcs”.

L’ancien maire de Shurnukh, Hakob Arshakyan, a informé Hay Dzayn que le groupe de neuf personnes essayait d’attirer l’attention et faisait du bruit.

Selon Arshakyan, contrariés par le boucan, les voisins sont sortis dans la rue et les deux partis se sont mutuellement blessés.

Les activistes ont appelé la police. Cette dernière a publié une déclaration affirmant qu’un groupe d’habitants de Shurnukh avait exigé le retrait des membres LGBT du village car “ils étaient homosexuels”. Une procédure d’examen médico-légal est en cours.

L’article 29 de la Constitution de la République d’Arménie, adopté en décembre 2015, dit que “La discrimination basée sur le sexe, la race, la couleur, l’ethnie ou l’origine sociale, les caractéristiques génétiques, la langue, la religion, la vision du monde, les opinions politiques et autres, l’appartenance à une minorité ethnique, le statut des biens de propriété, l’origine, le handicap, l’âge ou d’autres facteurs sociaux de la vie privée, sont prohibés.”

En 2017, PINK Armenia a consigné trente cas de violations des droits sur base de l’orientation sexuelle et/ou sur base de l’identité de genre. Ces violations étaient accompagnées de discrimination. Les responsables ont ouvert des enquêtes pour plusieurs cas, mais la loi n’inclut pas les préjugés anti-LGBT comme une circonstance aggravante.

La peur de la discrimination et de la divulgation publique de leur orientation sexuelle empêchent de nombreuses personnes LGBT de signaler les crimes.

Le bureau du Défenseur des Droits humains a déclaré que les démarches légales nécessaires seront lancées dans le cadre de l’incident.

En savoir plus:

Human Rights Situation of LGBT People, Annual Review Armenia, 2017

Human Rights Watch, World Report 2018

Ani Paitjan

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