Un enregistrement secret du Service de sécurité nationale révélé

Ce mardi 11 septembre, un enregistrement d’une conversation téléphonique attribuée au directeur du Service de la sécurité nationale de la République d’Arménie, Arthur Vanetsyan, et le chef du Service spécial d’investigation, Sasun Khachatryan, s’est propagé sur la toile et dans les médias. Dans l’enregistrement, on discerne une conversation liée à l’affaire du 1er mars, la détention de Robert Kotcharian, le possible danger d’arrêter le secrétaire général de l’Organisation du traité de sécurité collective, le général Yuri Khatchaturov.

Peu de temps après la révélation, le Premier ministre Nikol Pashinian a tenu un direct sur sa page Facebook, annonçant la tenue le jour même d’une conférence de presse par le directeur du Service de sécurité nationale, Arthur Vanetsyan, afin de clarifier la situation.

Dans son direct, le premier ministre a dit que les juges l’avaient appelé pour connaitre les démarches à suivre dans les différentes affaires en cours, mais le chef de l’Etat a dit refuser donner des ordres aux juges.

“Nous ne céderons pas au chantage. L’affaire du 1er mars doit être exposée. Ce qui a été dérobé doit être rendu,” a déclaré le premier ministre.

Selon Pashinian, de nouvelles enquêtes criminelles seront ouvertes. ” Que vous nous enregistriez secrètement ou que vous nous filmiez, le peuple se tiendra fermement debout au côté du gouvernement,” a-t-il ajouté.

Durant la conférence de presse qui s’est tenue à l’hôtel Mariott, Arthur Vanetsyan et Sasun Khachatryan ont répondu aux questions des journalistes.

Vanetsyan a spécifié que la conversation avait eu lieu le jour du verdict de l’affaire Robert Kotcharian. “Il y a effectivement eu une telle conversation entre Khachatryan et moi. Il s’agissait d’une conversation purement légale. Quoique nous ayons fait, nous continuerons la lutte et personne ne nous amoindrira, il ne peut y avoir d’obstacle à la tâche que nous avons entreprise. L’argent soutiré d’Arménie sera rendu et les meurtriers seront punis,” a-t-il déclaré.

Arthur Vanetsyan a également annoncé que le Bureau du Procureur général avait constitué un dossier pénal sur l’enregistrement secret.

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Le 19 février 2008, Serge Sarkissian est devenu le président d’Arménie. Son opposant, le premier président d’Arménie, Levon Ter-Petrossian, et ses partisans, n’ont pas accepté les résultats de l’élection. Les dix jours qui ont suivi, des sits-ins se sont tenus en permanence autour de l’Opéra, sur la place de la Liberté.

Le président de l’époque, Robert Kotcharian, a lancé l’état d’urgence et les subdivisions de l’armée ont pénétré la ville d’ Erevan. Le 1er mars, les forces du gouvernement et les protestataires se sont affrontés. Huit civils et deux policiers ont perdu la vie et à peu près 300 personnes ont été blessées.

Au cours des dix années, personne n’a été tenue légalement responsable des morts du 1er mars.

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