Les Arméniens de nouveaux dans les rues

Dans la soirée du 2 octobre, les Arméniens sont de nouveaux sortis dans les rues après un un direct sur la page Facebook du Premier ministre, Nikol Pachinian. Le chef d’Etat a appelé le peuple arménien à se rassembler devant l’Assemblée nationale pour manifester contre un amendement empêchant la tenue d’élections parlementaires anticipées.

Ce sont des milliers de personnes qui se sont réunis au 26 avenue Baghramyan dans le centre d’Erevan, aux portes de l’Assemblée nationale. En cause, un amendement voté dans la précipitation par 67 membres du parlement sur 107 contre la tenue de nouvelles élections parlementaires. Les 67 députés sont issus du Parti républicain d’Arménie (PRA), de l’Arménie prospère et de la Fédération révolutionnaire arménienne (FRA). Trois partis opposés à la faction Yelk Alliance de Nikol Pachinian.

Durant une session extraordinaire du parlement, les trois factions de l’Assemblée ont hâtivement adopté une mesure destinée à altérer les procédures du corps législatif. Ce projet de loi n’avait pas encore été inscrite dans la loi mais a tout de même été adoptée après seconde lecture par les membres des trois partis. Le vote s’est déroulé à huis-clos, sans la loi coutumière d’un direct télévisé. Quant aux journalistes, il leur a été interdit d’assister à la session. L’alliance Yelk de Nikol Pachinian s’est opposée à ce vote.

Plus tôt dans la journée, le Premier ministre Nikol Pachinian avait annoncé sa volonté d’organiser de nouvelles élections parlementaire anticipées fin de l’année 2018.

Selon la Constitution de la République d’Arménie, pour que de telles élections soient mises en place, il faut que le premier ministre en fonction démissionne et si l’Assemblée échoue à désigner un nouveau premier ministre deux fois de suite, l’Assemblée devra être dissoute et de nouvelles élections devront prendre place.

Le peuple peut empêcher les parlementaires d’atteindre la Chambre et donc de parvenir au quorum requis. Si l’Assemblée nationale échoue à atteindre le quorum deux fois consécutives, cette dernière sera dissoute selon la Constitution.

Selon ce nouvel amendement, l’incapacité d’atteindre le quorum ne représentera plus un frein à la tenue des sessions parlementaires. La session parlementaire se poursuivra donc jusqu’à ce que le quorum soit atteint.

Cet amendement s’applique à toutes les sessions parlementaires mais a été explicitement adopté dans le but d’empêcher la tenue d’élections anticipées.